Biographie – Vous avez tout quitté pour…

Ce pack biographie « Vous avez tout quitté pour… » est l’occasion de raconter pourquoi et comment vous avez un jour accepté de suivre votre instinct en modifiant le cours tout tracé de votre vie.

Quelles sont les origines de cette prise de décision ? Avec le recul, regrets ou satisfaction personnelle ?

  • Lorsque l’on éprouve un sentiment d’oppression parce-que ce que nous vivons n’est plus en adéquation avec qui nous sommes vraiment.  Nos aspirations nécessitent un changement radical de vie
  • Pour suivre son ou sa partenaire
  • Pour voyager, faire le tour du monde
  • Pour quitter un environnement toxique

À quelle occasion ou pourquoi choisir ce pack ?

Offrir ce pack aux membres de votre entourage pour éclairer sur les raisons qui ont motivé votre nouveau départ. Faire le bilan pour soi-même sur ce chemin parcouru

« Écoute ton cœur il connait toute chose, parce qu’il vient de l’Âme du Monde, et qu’un jour il y retournera. »
Paulo Coelho

Extrait de la biographie de Ghislaine


A cette époque j’étais mariée à un fonctionnaire de police. Il est important de souligner tous les sacrifices qu’implique un tel métier, celui de policier, pour le jeune couple que nous formions. Les changements de planning de dernière minute étaient fréquents, pour répondre aux imprévus. Il s’avérait difficile de projeter des sorties, très fréquemment compromises.

Parallèlement, j’avais entamé une licence de droit. Issue d’une famille d’entrepreneurs, j’ai grandi conditionnée par l’injonction presque militaire que mon père scandait avec acharnement – « il faut que tu fasses des études », consigne bien ancrée dans mon esprit !
La préparation de la licence fut chaotique. Cette année-là je tombe enceinte. Très vite la fatigue des trajets (une heure trente) m’impose alors de suivre les cours par correspondance. Il m’est impossible de passer la première partie d’examens prévue en février 1987, car mon fils Aurélien naît le seize février de cette même année, par césarienne. Au mois de mai j’obtiens une partie de mes examens avec succès. Courant septembre il me faut rattraper ceux que j’aurais du passer en février. Malencontreusement, le jour de ma convocation je suis à l’hôpital pour une opération de la vésicule biliaire, en urgence. Mon état est incompatible avec le but initialement fixé, à savoir l’obtention de ma licence. J’échoue donc … Nous sommes en septembre 1987.

Déçue et fatiguée, mon corps me rappelle à l’ordre, enjoignant de me reposer mais aussi de m’autoriser le droit à la réflexion sur ma situation familiale et mes choix à venir. Je dois mener de front mon rôle de jeune maman que j’assume très souvent seule, son papa ayant un emploi du temps chargé.

Il me faut de la stabilité, de la sécurité, je décide alors de devenir institutrice !

Il me revient une anecdote joyeuse qui se déroule durant ma première année de seconde, au lycée. Ma camarade de classe, Chantal, excellente élève, (contrairement à moi qui présentais cette année là, de piteux résultats scolaires), m’informe qu’elle choisirait le métier d’institutrice. Ce à quoi je réponds pour la taquiner – «  Non Chantal, pas toi ! Pas ce truc-là, c’est vraiment trop nul, tu mérites mieux ! ». Ironie du sort, je me retrouve quelques années plus tard sur les bancs de l’école normale de Versailles en septembre 1988, après avoir réussi le concours d’entrée. Deux ans de formation et me voilà institutrice ! « Ce truc là », qui semblait si dévalorisant pour Chantal, me chausse aussi bien qu’une paire de pantoufles. Estime de soi es-tu là ? Sincèrement je me prends au jeu, j’éprouve un réel plaisir dans ce nouveau métier pour lequel je m’investis beaucoup ! Je débute en m’occupant des classes de CE2, CM1 puis des remplacements en maternelle. Ensuite une année complète en CM1 puis un peu de CE2 ce CE1, ceci durant dix ans.

La journée de travail de six heures terminée, il faut compter une heure supplémentaire de correction de cahiers. Puis je dois préparer les cours du lendemain, environ deux à trois heures de préparation regroupant toutes les matières. Une dizaine d’heures de travail au total qui reportent la fin de ma journée aux alentours de minuit. Je fais le maximum, à l’instar de ma condition de jeune institutrice. Ce travail m’offre néanmoins la satisfaction de m’occuper d’Alexandre alors âgé de trois ans. En 1993, une opportunité se présente, je suis appelée à remplacer une institutrice dans une école qui se trouve à deux-cent mètres de chez moi pour enseigner à des enfants de CM1. J’apprends que je suis la huitième institutrice de cette classe alors que nous sommes en janvier ! La personne titulaire était un peu plus âgée que moi mais, tout comme ses remplaçantes, elle n’a pu supporter une telle classe. Pourtant, rien ne laissait présager un tel chaos, l’école n’étant pas répertoriée dans un quartier sensible. Je me suis engagée, alors pas de marche arrière ! Aurélien scolarisé dans le quartier en grande section de maternelle devait entrer en CP l’année suivante. Je tenais à ce qu’il intègre la classe d’une collègue pour bénéficier de son enseignement. Cette institutrice paraissait extraordinaire.

Durant trois ans, je me suis donnée à fond et bien sûr je me suis épuisée ! Six élèves au comportement totalement insupportable perturbaient l’école. Ses enfants âgés de tout juste dix ans en passant derrière les filles, l’air de rien s’amusaient à glisser une main entre leurs jambes puis remontaient jusqu’à leurs parties intimes, provoquant surprise et colère. Durant les cours, il m’était quasi impossible de maintenir une discipline, je me sentais désemparée et profondément heurtée, confrontée à mes limites personnelles. Mon désarroi était à la hauteur de l’implication manifeste avec laquelle j’exerçais mon métier.

Mes collègues m’ont soutenu, m’ont encouragé en soulignant mes réussites. J’étais parvenue à réconcilier mes élèves avec l’école. Sur trente, vingt-quatre se sentaient tout à fait ravis de partager ma classe en travaillant convenablement malgré toute la panique occasionnée par la ligue des six perturbateurs. Pour la petite anecdote, un de mes élèves, Bernard, dix ans, passait ses heures de cours debout, une main en appui sur le dossier de sa chaise, vêtu d’un blouson de cuir, tout en mâchant bruyamment son chewing-gum.

Il régnait un tel bazar dans cette classe qu’à ma demande, le chef d’établissement a saisi le conseil de discipline. La sanction ne se fit pas attendre, l’exclusion temporaire est votée pour une durée de trois semaines. Les six élèves sont placés chacun dans une classe différente pour calmer le jeu, quant à moi je leur prépare les leçons en plus de mon travail.

Très vite je pris conscience que les problèmes de discipline que je ne parvenais pas à solutionner, n’étaient que « l’arbre qui cache la forêt » …

A cette époque, mon mari, policier hypocondriaque, développait des pathologies comme personne ! Dans les années 90, la consommation d’alcool dans les commissariats est encore autorisée. Fêter un anniversaire était donc l’occasion rêvée pour trinquer. Sur la table trônait un beau gâteau au chocolat. Connaissant le penchant irrésistible de mon époux pour les sucreries, ses abrutis de collègues avaient introduit du cannabis à l’intérieur de la pâtisserie (sans doute la saisie d’un dealer), qu’il mangea goulûment dans la joie et la bonne humeur. Je tiens à rappeler qu’habituellement il ne buvait pas et fumait encore moins !

Ce chapitre se termina aux urgences, il aurait pu y laisser sa peau, pris de tachycardie. Le personnel hospitalier ne crut pas un mot de son aventure ; –  «  Oui bien sûr, dites plutôt que vous vous êtes shooté, espèce de drogué ! ». Soigné à l’hôpital, il se réveille complètement bloqué, avec une sciatique, sans pouvoir poser un pied à terre pendant presque trois mois, je devais lui servir de tuteur pour l’accompagner jusqu’aux toilettes. La médecine ne parvenait pas à améliorer son état .

J’obtins les coordonnées d’une homéopathe travaillant en kinésiologie.

Celle-ci nous explique que la peur a provoqué l’affection qui s’est fixée sur le rein, dont la fonction initiale est d’éliminer les déchets produits par l’organisme. Ces substances sont toxiques si elles ne sont pas évacuées, faisant pression en tirant sur la membrane entourant le rein qui, à son tour tire sur une vertèbre lombaire.

Cette homéopathe l’a sauvé ! Il a suivi ses recommandations en se rendant auprès d’un kinésiologue.

Je découvre alors le monde du développement personnel, le soin différent et cetera. Je consulte à mon tour un kinésiologue et durant la séance, comme une révélation, je réalise que je ne veux plus de l’enseignement ! Je porte alors instinctivement mon choix sur ce métier précisément. Il consiste, après s’être mis en mode relaxation, à rechercher par le biais d’un test, le point du corps qui bloque la personne et à remonter jusqu’au moment où le blocage s’est mis en place pour le libérer.

Et soudain, comme une révélation, la seconde sur le plan professionnel, je décide de changer de métier, je veux devenir kinésiologue !

Parallèlement à mon métier d’institutrice, je commence alors ma formation pour devenir thérapeute. Cette profession requiert, au préalable, d’effectuer un travail sur soi. J’apprends les techniques et je les applique pour moi-même. Je peux avancer et comprendre, m’exerçant sur des personnes recevant le protocole de soins et à leur tour l’applique sur moi. Je rencontre ainsi d’autres personnes effectuant des soins énergétiques auxquels je me forme et cela me plaît beaucoup.

Après deux ans d’études, mon médecin, m’informe qu’il recherche une personne susceptible de remplacer le kinésiologue exerçant dans son cabinet. Opportunité que je considère comme un signe de terre. La vie me fait un petit clin d’œil ! Je travaille le samedi dans son cabinet à Montigny, puis dans celui de Versailles.

Ce métier n’est pas reconnu et apparaît aux yeux de beaucoup de monde, comme une activité de charlatan. Afin de légitimer mon activité professionnelle en 1998, je m’inscris à une formation de relation d’aide (qui correspondrait à celle de coach de vie de nos jours), promulguée par un psychiatre et validée par un diplôme. Il était alcoologue, il soignait les gens atteints d’alcoolisme en leur administrant des vitamines et en leur faisant pratiquer la marche dans la nature. Ce médecin nous proposait un choix de métiers passionnants autour des soins. Il offrait à ses élèves tout un panel d’intervenants dans diverses disciplines. J’ai découvert Guylaine Lanctôt qui avait écrit un livre captivant, « La mafia médicale ». J’étudie la PNL, la sémantique générale. Jacqueline Bousquet, biologiste, intervient parmi tant d’autres, au sein des stages. Tout cela me passionne.

Je passe donc mes examens, comprenant un module relation d’aide et un module alcoologie, puis je réalise un parcours avec un groupe de paroles. J’acquiers des connaissances, ce qui nécessite un gros investissement en temps passé à étudier. Diplôme en main, je décide d’opter pour un travail à mi-temps dans l’éducation nationale afin de me libérer du temps pour commencer mon métier de thérapeute.

Je dois donc changer d’école et suis nommée à Trappes, dans les Yvelines (zone sensible), en maternelle, à mi-temps. Je travaille tous les après-midi sauf le vendredi et poursuis mon job de thérapeute dans le cabinet de ce médecin à Versailles les fins de semaine.

Mais revers de médaille, je suis amenée à faire un choix. Car ce médecin urgentiste, brillant et renommé, n’a pas les mêmes façons d’envisager le travail que moi. Vingt ans d’activité au sein d’un service d’urgence apportent des réflexes totalement différents de celui d’un médecin généraliste homéopathe classique. En tant qu’urgentiste il prenait le pouvoir sans se soucier de mon approche. J’avais des directives strictes, je devais travailler sur les thématiques précises, puis appliquer à la lettre les prescriptions rédigées par ses soins pour les transmettre aux patients. En somme un rôle d’infirmière consistant à tester les médicaments auprès des malades et de les renvoyer en consultation pour qu’il valide l’ordonnance.

J’ai dû batailler quelques mois pour défendre ma vision de thérapeute, impliquant la recherche d’une dimension personnelle et non l’assujettissement à l’application de consignes dirigées. En vain ! Je n’avais aucun libre arbitre et pris alors la décision de quitter ce partenariat.

Mise en disponibilité pour pouvoir exercer mon métier de thérapeute, à la fin de l’année scolaire je me retrouve sans travail.

Je quitte Versailles dans la nécessité de créer un cabinet à mon domicile pour limiter les frais, avec l’aide de mon mari qui aménage une pièce au rez-de-chaussée de la maison.

Le petit village campagnard où nous vivons, au cœur de la forêt de Rambouillet n’offre pas les conditions adéquates pour me constituer une clientèle. De mon précédent cabinet, je n’ai gardé que quelques clients, pas assez pour apporter de l’eau au moulin.

Je propose alors mes services à l’orthophoniste de mon village, qui m’envoie littéralement sur les roses, arguant que le métier de thérapeute n’a aucune valeur à ses yeux. Qui plus est, malgré ma longue expérience d’institutrice, me voici honorée d’un charmant sobriquet, celui de charlatan ! Outre le discours radical et la manière peu délicate avec laquelle je suis éconduite, j’éprouve alors un sentiment de mal être qui me pousse dans mes derniers retranchements ! Il me manque le Graal ouvrant les portes du monde du travail, à savoir un diplôme ! Ô diktat suprême de l’éducation paternelle, tu reviens frapper à ma porte !

S’écoule presque une année entière caractérisée par la scène suivante : assise sur une petite chaise d’école maternelle, hauteur vingt-six centimètres, (idéal pour ne pas se casser la figure), je visionne toutes les séries à l’eau de rose qui défilent sur mon poste de télévision, tout en dévorant le contenu du frigo et celui du placard de cuisine. Les gâteaux Prince fourrés au chocolat destinés au goûter de mon fils constituent un petit déjeuner idéal, répondant à l’écho de ma frustration manifeste. Je gonfle à vue d’œil. Ô solitude !

Après une remise en question je décide de retourner à ce que je considère savoir faire de mieux, étudier ! Nous sommes en septembre 1999. Âgée de trente-huit ans, dans les locaux de l’université je retrouve une chaise, cette fois un peu plus adaptée à ma taille, sur laquelle je m’assois en toute légitimité, convaincue que la vertu octroyée par le diplôme obtenu ferait poids et valeur de légitimité auprès d’un quelconque cabinet médical. Bien sûr il fallait encore convaincre, me faire connaître car tout le monde a besoin d’accompagnement à la gestion du stress, mais voilà personne ne sait que j’existe ! Attendre qu’ils viennent à moi reviendrait à passer de l’état de charlatan à celui de Charles attend … ? Pas question ! Qu’à cela ne tienne je vais aller vers eux ! C’est ainsi que je décide d’offrir mes services auprès des entreprises pour leur apprendre la gestion du stress. Je découvre le métier de consultant formateur, dont la journée de travail est généralement facturée 750 euros ! Une aubaine lorsque je compare cette somme journalière à mon triste salaire mensuel, 1200 euros ! Mon postulat est en place, « faire de la gestion du stress en entreprise pour une rétribution de 750 euros la journée ! ».

État des lieux : je poursuis mes quelques consultations en tant que thérapeute, je gère mes obligations de mère de famille (Alexandre a douze ans) et je me rends à l’université la fleur au fusil à deux heures de route, en train ! J’entre directement en deuxième année, mon niveau d’études me permettant une équivalence pour y accéder. Désenchantement immédiat, moi qui naïvement imaginais devenir un Saint-Bernard de l’humanité, un petit tonneau remplit de bonnes intentions autour du cou ! Inéluctablement il me faut étudier la structure du cerveau, la liste des maladies, apprendre l’anglais et ô jubilation décortiquer le fonctionnement des statistiques ! Me revoilà donc clouée sur un élément très familier du mobilier, la chaise ! Et cela durant d’interminables heures, rabâchant héroïquement mes cours comme un chewing-gum qui n’a plus de goût … Un gavage théoriquement porteur avec l’obtention d’un diplôme de plus dans mes bagages, la licence de psychologie, dont la valeur s’avère inversement proportionnelle à son utilité, contrairement à la kinésiologie, qui constitue à mes yeux une matière efficace pour appliquer des soins. Ma seconde année obtenue, j’entre en troisième année, celle de licence. Mais, à quelques mois des examens, une sciatique me cloue au lit ! Tiens tiens, ne suis-je pas rattrapée au vol par ce que l’on appelle en jargon psy « une répétition des scénarios » ? Je passe le deuxième trimestre au fond de mon lit. Question philosophique, le mobilier est-il un allié ou un ennemi dans ma vie ? De toute évidence un soutient confirmé puisque j’obtiens ma licence ! La position allongée les yeux rivés sur le plafond offrant matière à réflexion, j’observe que les choix effectués au cours de mon existence sont ceux de la sécurité, qu’il s’agisse de mon métier ou de mon partenaire. Erreur de casting ! Que suis-je devenue ? Je dépéris, rien ne va plus, il est temps de réagir.

J’effectue un stage en entreprise au terme de mes études. La thérapeute qui me suit depuis plusieurs années, m’indique une personne susceptible de m’accueillir. Je la contacte. Je souhaite m’orienter en psychologie du travail, matière en adéquation avec la gestion du stress en entreprise. La rencontre avec cette personne m’enthousiasme, nous sommes sur la même longueur d’onde, je me sens légère, comprise, avec le sentiment d’avoir passé l’après-midi avec ma meilleure amie ! Son métier : consultant formateur en entreprise, opportunité en adéquation avec mon projet ! Il m’invite à participer au séminaire qu’il organise dont le sujet concerne le management dans l’hôtellerie. J’assiste à sa prestation qui me questionne et me surprend. Comment fait-il ? En trois jours il rassemble dans son enseignement tout ce que j’ai pu réaliser en pédagogie d’innovant et intéressant pendant plus de dix ans, mais également tout ce que j’ai appris en psychologie et en développement personnel ! En l’écoutant je me sens confortée dans mon projet. Je dois avouer que cette rencontre m’étourdit, je suis entrain de vivre un véritable coup de foudre ! Mais je suis mariée et garde encore secrets les sentiments éprouvés à son égard, là tout au fond de mon cœur.

J’effectue un stage dans son entreprise pour réaliser mon mémoire portant sur l’impact d’une formation aux compétences transversales, la satisfaction au travail, l’implication dans l’entreprise, ainsi que le stress perçu.

Je poursuis mon année de maîtrise, mon mémoire et rencontre quelquefois cet homme qui me perturbe beaucoup, raison de plus pour rester prudente en mettant un peu de distance.

La tension monte entre mon mari et moi, à tel point que nous décidons de nous séparer. Néanmoins, je suis encore étudiante, mon cabinet de thérapeute fonctionne au ralenti, et ne m’assure pas les revenus nécessaires pour acquérir mon indépendance. Dans les quarante-huit heures qui ont suivi ma décision de départ, je dégote un cabinet à partager avec une diététicienne à Montigny. Une amie me loue une chambre.

Happy end ! Ce changement de ville me permet d’augmenter considérablement ma clientèle et d’assurer un revenu décent pour vivre seule. Malgré les aléas rencontrés dans ma vie de couple, je réussis mon master avec mention bien, de quoi être fière !

Je me sépare de mon mari, puis je me rapproche de cet homme avec qui je suis en totale harmonie, qui est devenu mon époux depuis maintenant une vingtaine d’années.

Deux ans après la fin de mes études, je travaille pour un grand groupe de formation professionnelle, j’ouvre mon programme « gestion du stress en entreprise » et je perçois 750 euros par jour. J’ai travaillé auprès de 500 personnes à l’année, durant plus de dix ans.

Ma leçon de vie : jette ton cœur loin devant et cours- lui derrière !


Le regard de la biographe

Tout quitter pour suivre son instinct, qui n’est autre que l’appel du cœur, celui qui donne des ailes pour voler en toute sérénité jusqu’à la rencontre avec soi-même. Avoir le plaisir de se réaliser au travers de nos valeurs profondes, nos croyances. Parce qu’il ne peut y avoir de créativité sans authenticité, sans liberté d’action, sans rêve préalable.

Ghislaine a su rebondir, au fil des expériences, toujours animée par la force de vie, défiant la peur de l’inconnu. L’aptitude à se remettre en question l’a amenée à vivre des changements professionnels puissants. Épaulée par l’aide thérapeutique elle a pu s’affranchir du diktat familial : « étudier pour s’en sortir ».

La théorie des études, tout aussi vertueuses soient-elles ne peut rivaliser avec la force du vécu de l’expérience humaine.

Alors, bravons la peur qui nous interdit d’aller visiter l’autre versant de la montagne, la récompense est au bout du chemin, si tant est qu’elle ne nous sourie pas en cours de route !